"La prochaine aube"
(Poèmes du matin)
Réveil sans absence,
juste une certaine indolence.
Un bien-être physique qui se love
au creux des draps,
la tête en vacances.
Puis l’appel du dehors,
l’amitié qui frappe à la fenêtre.
Une hésitation,
une tentation.
Hors de soi ou hors des draps,
la route peut être froide ou raide ou roide.
Mais l’appel est plus fort que la tiédeur duveteuse.
On jaillit vers la cafetière,
on s’offre au pommeau de douche,
on ruisselle la prochaine rencontre,
on se pare et on s’habille.
Même si on sait que, plus tard,
bien plus tard,
dans la fatigue du soir,
on se séparera et on rêvera,
Déjà,
le retour vers soi,
la promesse de l’autre
qui reviendra,
c’est certain,
mais,
pas avant la prochaine aube.